Dans la pure tradition de l'assemblage, les oeuvres de Laurent Perbos interrogent la manière dont les choses de l'ordinaire, une fois revisitées, se découvrent plus comme un récit que comme une image. Un monde dans lequel les choses ont subi une métamorphose tant formelle que philosophique créant des oeuvres ambivalentes, aussi bien mentales que visuelles.
Les oeuvres de Laurent Perbos s'inscrivent dans la pure tradition de l'assemblage, largement utilisé par les nouveaux réalistes. Il utilise majoritairement les matériaux issus de l'industrie du loisir pour matérialiser des visions poétiques, relectures contemporaines d'émotions séculaires dont il considère qu'elles sont le fondement du désir de représentation.
En ayant recours à des objets existants, l'artiste, issu d'une formation en peinture classique, opère un curieux mélange entre le réel, celui des objets du quotidien, et le merveilleux, les références au mythe, à la fable.
L'objet, un élément de composition de base, sorte de vocabulaire plastique usité, est réutilisé par l'artiste dans une nouvelle finalité. Ainsi ce n'est pas seulement la forme qui se retrouve au service d'autre chose, mais la place que l'objet occupait dans l'inconscient collectif populaire. Par ce va et vient entre des prélèvements de motifs et leur réinjection, mais modifiés, dans le réel, Laurent Perbos accentue la rupture que suppose tout processus de représentation et ouvre une large brèche où flotte l'incertitude.
L'exposition Babylone est construite comme un conte initiatique. Ses oiseaux, ses étais de chantier chromés sur lesquelles pendent des parpaings fleuris évoquent, dans une lecture contemporaine dont l'artiste a le secret, la splendeur des jardins suspendus de la ville légendaire.
Dans ce monde imaginaire les objets prennent vie grâce au contre emploi que l'artiste leur inflige. Il utilise des images symboliques ou allégoriques comme l'oiseau, l'arbre, le rocher, et leur invente une histoire.