Celui que l'on nomme Maître Kim fait l'objet de nombreuses expositions dans les institutions internationales et à l'occasion de manifestations prestigieuses consacrées à l'art contemporain. A l'automne prochain sera inauguré un musée qui lui est entièrement dédié, sur l'île de Jeju en Corée.
Ce printemps 2016, Baudoin Lebon et Enrico Navarra ont conçu une double exposition et un catalogue en hommage à leur collaboration respective et successive avec Kim Tschang-Yeul.
Succédant à Chae Sung-pil, Oh Se-yeol, Shin Sung-hy, Kim Tschang-Yeul clôt la proposition de la galerie baudoin lebon d'un cycle d'expositions dédié à quatre des plus grands peintres coréens.
KIM TSCHANG-YEUL sait combiner un geste conceptuel qui associe abstraction et hyperréalisme. L'austérité de la toile à l'état brut nous laisse appréhender un espace immatériel en équilibre. Le geste de Kim Tschang-Yeul est une cristallisation de l'apprentissage simultané de l'illusion et de l'allusion ; une cristallisation de la lumière et de la connaissance. La goutte est une expérience : celle physique de la pluie, de la rosée, de la tempête, de la condensation ; celle de l'intime, de la larme, de la joie ; celle de la présence au monde. D'un côté, la goutte contient l'invisible et invite notre propre inventivité à le pénétrer. De l'autre, la goutte est une loupe sur le visible prétextant notre imaginaire pour s'en extraire. Ainsi, depuis les années 1970 et à partir de ce vecteur définitif de la goutte, les techniques, les styles, les formes et les supports utilisés par Kim Tschang-Yeul auront évolué de manière multiple, en instaurant un rapport d'altérité et de reconnaissance constant entre l'Orient et l'Occident. Pour les critiques, son engagement artistique fait de Kim Tschang-Yeul l'un des principaux acteurs de l'introduction de l'art contemporain coréen sur la scène internationale aux côtés de Paik Nam-June et Lee U-Fan.