expositions passées

If the wind let go

30/08/2018 - 29/09/2018

H.K KWON / 

If the wind let go
H.K KWON
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H.K KWON
H.K KWON

Pour cette exposition de rentrée, la galerie baudoin lebon nous emmène en Asie et nous présente les œuvres récentes du jeune coréen Hyeokgeun KWON.
Cet artiste, grand voyageur et amateur d’art s’est inspiré des œuvres qu’il a découvert dans les musées, les galeries et  les sites historiques en Inde et en Europe.

Objectivation de la conscience intérieure


 Selon H.K. Kwon, ses peintures sont l’expression de son intériorité et l’acte créatif même fait partie intégrante et de l’œuvre, et de l’énergie qu’il cherche à transmettre.


Comme le suggère le titre de sa série « si le vent lâche ma main », ses toiles forment le lien entre l’intérieur et l’extérieur ; sous son geste naissent et se développent des paysages où s’entremêlent souvenirs réels et vues de l’esprit. En cela, Kwon, bien qu’éminemment contemporain dans sa création, s’inscrit dans une tradition picturale asiatique où le paysage, sert autant, sinon plus, au cheminement de l’esprit qu’au simple plaisir visuel.


Du paysage à l’abstraction


La transformation d’un paysage réel en une image abstraite est pour Kwon le moyen d’inscrire ses propres états d’âme sur la toile. Du fait de la superposition des formes, des couleurs et des effets de matière, la forme dominante varie selon la direction et l’intensité de la lumière, jouant par conséquent un rôle majeur dans le rendu de l’œuvre et sa contemplation.


 Tradition et contemporanéité


 Nonobstant une récurrence des formes, textures et couleurs, chaque œuvre est unique, chaque toile possède son identité propre. Depuis 2003, Kwon travaille autour de la superposition des couches confèrant à l’œuvre une richesse de matière et une propension certaine à la contemplation – tout en laissant au spectateur le loisir d’y aller de sa propre interprétation.


Par ailleurs, la répétition associée à la liberté d’expression que confère l’art abstrait, tendent à inscrire le travail de Kwon à mi-chemin entre l’esthétique traditionnelle coréenne et l’art contemporain.


L’œuvre de Kwon, selon ses propres explications, est tout à la fois un processus de guérison et son résultat, où corps et esprit se mêlent pour offrir à l’œil un paysage intérieur où le vent aiguise les sens.


 Le corps, outil de création


 Le vent, c’est l’ondoiement, le mouvement, l’ondulation ; la technique de l’artiste repose d’ailleurs principalement sur l’imprévu et l’automatisme du geste, qu’il tend à répéter jusqu’à en devenir maître – faute d’être immuablement celui du résultat, subordonné à des trajectoires de peinture parfois aussi aléatoires que celles des feuilles portées par la brise.


Et en ce qu’il fait de son corps – au-delà même de son geste – l’outil essentiel de sa création, Kwon voit son œuvre marquée par des réminiscences d’expressionnisme abstrait. Etalant parfois les couleurs au doigt, créant des sillons à sens unique, l’artiste propose des toiles à la fois abstraites et graphiques, véritables rideau de couleurs ondulant au gré du vent.


La sensation de mouvement est partout : les sillons nous le montrent et l’empreinte des doigts qui les ont formés, que l’on devine, nous le font sentir.


Hasard maîtrisé


Toutefois, le hasard est moins présent qu’il n’y parait : en effet, l’artiste – outre le travail de répétition du geste et le choix de la superposition des couches qu’il opère – précède son œuvre de nombre d’ébauches. Aussi, en vue d’un résultat maitrisé, les déviations de la couleur sur la toile sont contrôlées : l’œuvre finale est donc la somme de recherches de longue haleine, et la série « si le vent lâche ma main » un savant mélange entre l’imagination asiatique, fantasque mais rigoureuse, et l’abstraction, un pont jeté entre des traditions artistiques anciennes et la création contemporaine.