Christian Courrèges s'est spécialisé dans le portrait d'individus appartenant à des groupes constitués et parfois plus informels. Il s'est intéressé aux toreros, il a photographié en gros plan des visages d'haïtiens ou des détenus et surveillants de la prison des Baumettes ; des magistrats français et anglais ou les prélats de la curie romaine en habit. Aujourd'hui il s'installe à la galerie baudoin lebon pour nous dévoiler cette dernière série sur les swenkas d'Afrique du Sud.
Les Swenkas sont des travailleurs zoulous qui participent à des compétions d'un genre particulier.
Ils s'affrontent en fin de semaine, dans des concours d'élégance où ils défilent tour à tour dans une chorégraphie silencieuse et toute personnelle, où chacun affiche son style, sa gestuelle particulière et son sens de la pose.
Ils sont jugé sur leur tenue (costumes de grandes marques, avec parfois l'étiquette cousue sur la manche ou costumes taillés sur mesure) et sur l'attrait de leur présentation.
Parades très chics ou défilés marqués par l'humour, au cours desquels les Swenkas attirent l'attention du public sur chaque détail de leur habit : ceinture, chaussures ou somptueuses doublures des vestes.
Le Swenking est apparu dans les années 60, créé par les travailleurs migrants, vivant dans des foyers à Johannesburg et dans les grandes villes Sud-Africaines, loin de leurs villages. Il est une réponse à la vie dure, aux conditions misérables et la longue séparation des familles.
Regroupés en association, les Swenkas exigent un comportement exemplaire, bannissent la consommation d'alcool en public, mais surtout ils défendent le respect de soi, la dignité, la créativité, l'humour et la solidarité.