Pour l'exposition de rentrée, la galerie présente l'exposition "E blanc" de Patrick Bailly-Maître-Grand.
Dans un de ses poèmes (*), Arthur Rimbaud donnait des couleurs à ses voyelles. Le E est blanc.
D’une façon très analogique, il m’a semblé que certains de mes travaux possédaient ensemble une sorte de grammaire élémentaire dont ni la thématique, ni la date de création ne pouvait les regrouper, si ce n’est une obsédante tonalité blanche qui enrobe le sujet représenté dans une sorte de vide, apporté par le papier photographique lui-même.
Finalement, dans cette exposition, ma sélection de photographies de « type E » montre le combat lumineux, entre la poudre de plâtre et l’empreinte, le carton immaculé et le papier support, l’intense lumière solaire qui écrit quelques ombres, ou bien des reliques auréolées d’un blanc pur.
Puisse le « regardeur » y percevoir un besoin de liberté et d’évasion à l’exact opposé de ces images sombres (les A noirs de Rimbaud) qui, pourtant, peuplent souvent mes autres travaux. Mais, après tout, la photographie n’est-elle pas justement cette «écriture» noire créée avec la blancheur de la lumière, A né de E ?...
Patrick Bailly-Maître-Grand
(*) « Voyelles ». 1872