L'exposition de rentrée « mes noires 1980-1985 », présentée par baudoin lebon opère un retour aux sources du travail photographique de Patrick Bailly-Maître-Grand.
Cette série inédite, montrée pour la première fois au grand public marque une étape charnière dans la carrière de l'artiste.
Considérant son appareil comme une «baguette magique», et ayant pour Maître Etienne Jules Marey, Patrick Bailly-Maître-Grand explore tel un chimiste dans son laboratoire le potentiel offert par le médium photographique.
A travers l'utilisation de techniques sophistiquées comme le Daguerréotype, les rayogrammes, la strobophotographie ou d'autres inventions de son cru, l'artiste nous révèle un imaginaire poétique, ludique et conceptuel. Bien qu'élaborées de manière sophistiquée, ses oeuvres épurées reviennent à l'essence même de la photographie : en liant à la fois science et recherche esthétique, Patrick Bailly-Maître-Grand écrit de sa manière singulière, avec la lumière.
Né en 1945 à Paris, c'est à la suite de l'obtention d'une Maîtrise en Sciences Physiques et dix années consacrées à la peinture que l'artiste amorce sa réflexion photographique autour de la série des « Noires » en 1980. Oeuvre de la genèse, ces tirages de petit format sur cartons noirs font office de passerelle dans sa démarche créative.
Mêlant dans ce premier travail sa passion du dessin et de la peinture, l'artiste trace autour de chaque photographie une enluminure à la mine de plomb. Ce prolongement permet d'aller au-delà des lignes offertes par son nouvel appareil, et de ce qu'offre le « lourd théâtre de la réalité».
Déjà séduit par les virages chimiques qui réchauffent le noir et blanc, c'est ici que Patrick-Bailly-Maître-Grand ébauche son long processus d'exploration des infinies possibilités photographiques. Figure majeure, ses oeuvres sont aujourd'hui exposées dans des collections telles que le MoMA à New York, le Centre Georges Pompidou, la Maison Européenne de la Photographie à Paris et le Victoria Museum à Melbourne.