Patrick BURBAN

Patrick Burban est né à Nantes en 1957. Il fait ses études à l'École régionale des Beaux-Arts de Nantes entre 1975 et 1981, et utilise la photographie comme moyen d'expression dès 1975.

En 1980, il réalise des séries d'œuvres constituées de photographies multiples. Il réfléchit sur les jonctions, les passages physiques et techniques d'une photo à une autre. Il a été l'un des premiers à expérimenter des séries décalées selon le principe de Jan Dibbets, en quelque sorte son «père spirituel». En 1990, il participe à l'exposition La Conversation au Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg. En 1992, il collabore à l'exposition Portrait d'une Capitale au Musée Carnavalet à Paris et intègre la galerie parisienne baudoin lebon à l'occasion du Salon Découvertes, en 1993. C'est d'ailleurs ladite galerie qui le présente à la FIAC de Paris en 1995 avec la série La Condition Humaine, où les photographies avancent dans l'évidence expansive d'une rhétorique de l'éternel retour.

Il poursuit dans la haute précision de chaque parcelle ses préoccupations de mise en abîme dans sa série intitulée Babelsberg, en 1997, suite d'empilements, d'accumulations, dont de belles liasses de papier déclinant à sa manière le possible, le nécessaire et l'aléatoire. L'année suivante, il reprend et complète ce travail pour son exposition personnelle toujours à la galerie baudoin lebon. La même année, il tourne et réalise le film Atropos, méditation tantôt minérale, tantôt aquatique qui s'étire et se déroule, ponctuée par de fines bannières claquant au vent. Un condensé de pulsions vitales confronté à différentes temporalités et relayées par les trois Moires : cela confirme une cosmologie personnelle assumée.

Sous l'appellation Diagrammes, il continue et expérimente de nouvelles pistes : ce qu'il appelle les « points d'ancrage » que l'on pourrait également qualifier de « sutures», c'est-à-dire qui s'opèrent sur des objets en mouvement ou sur des objets fixes et qui viennent perturber la logique du paysage. Paysages improbables, un entre-temps fixé dans l'interférence de toutes les possibilités.

La photo s'engage alors vers de l'infranchissable, réflexion sur l'espace, vers la pointe extrême de l'espace, le point le plus près du dehors tout en étant encore dedans, là où l'équilibre est toujours en question. En 2007, il expose Nature & Artifice, une variante des Diagrammes, à Paris Photo avec la galerie baudoin lebon.

« C'est un travail sur le temps et hors du temps. Au travers des digressions, sur une mythologie personnelle, soit disant ancestrale, je réalise des emprunts, des rapts, des chevauchements. Je clarifie, classe puis brouille les pistes. Il s'agit de mémoire. J'érige ces monuments contre mon angoisse de l'effritement, du pourrissement, de la disparition », Patrick Burban.

www.patrickburban.com